Géographie de la Bretagne/Le tourisme

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Sommaire

Le tourisme (1994)

Auteur : Yves Lebahy


Le tourisme : activité majeure mais problématique (2014)

Auteur : Yves Lebahy


Assurément, l’activité touristique occupe une place majeure dans la vie de la région. Sur un plan économique, elle constitue un secteur important, créateur d’emplois et surtout de richesses. Sur un plan social, elle rythme notre calendrier, s’imposant dans notre environnement social et culturel à chaque week-end et durant les congés d’été. Enfin et surtout, elle définit par ses équipements et centres d’intérêt tout un cadre de vie, essentiellement littoral et urbain, agissant par ses impacts sur les paysages, l’aménagement des territoires, voire leur organisation sociale. Sa place dans la vie régionale n’est donc en rien anodine.

Si le tourisme de masse a connu son essor à partir des années 60, tout en se renforçant dans les années 80/90, ses pratiques et activités se sont encore amplifiées lors de la dernière décennie en raison d’une attractivité accrue de la Bretagne dans une société où la place des loisirs est de plus en plus importante (+7,4% de croissance en 2000 par exemple). Mais la crise de 2008 est venue tempérer le processus, obligeant du coup les responsables politiques et de ce secteur à en reconsidérer les orientations et à s’interroger sur certains de ses aspects pervers, ceux que dénonçait déjà le chapitre précédent, établi il y a 20 ans.


Un secteur d’activité incontournable

Au fil des décennies, l’activité touristique a donc pris une place considérable dans l’économie régionale au point de constituer un secteur désormais vital pour la région. Le chiffre d’affaires qu’elle réalise, atteint plus de 5,2 Mds d’€ en 2011 (3,6 Mds pour la Région Bretagne et 1,6 Mds pour la Loire Atlantique). En Région Bretagne, elle constitue le second secteur d’activités, alimentant environ 8% de son PIB, près de 20% de ce chiffre d’affaires résultant de son hôtellerie et de ses campings privés (données du CRT). C’est le résultat des 123 millions de nuitées de séjours enregistrées en 2011 (98 M en Région Bretagne ; 25,7 M en Loire Atlantique), preuve de l’intérêt porté par les touristes à la Bretagne. Ainsi, elle arrive d’ailleurs au 4e rang national comme territoire le plus visité par les Français, première destination pour les séjours à la mer et attire toujours de nombreux étrangers (entre 13 et 15 % des flux), même si ces derniers temps ceux-ci se sont faits plus rares en raison de la crise économique affectant les pays européens. A l’inverse, celle-ci a renforcé les flux internes au pays, en en faisant ces dernières années la « première destination spontanée des Français », souvent celle d’un week-end ou d’un bref séjour.

De cette activité résulte un nombre important d’emplois, dont le chiffre global varie selon les sources. La Région Bretagne revendique 66 000 emplois directs dans ce secteur (51 000 salariés et 15 000 employeurs) ; la Loire Atlantique 20 400 dans des proportions équivalentes. Ces chiffres peuvent sembler importants au regard d’autres secteurs d’activités de la région. Il faut cependant relativiser ces données car les emplois permanents ne représentent qu’à peine 1/3 des emplois directs soit pour la totalité de la région une trentaine de milliers d’emplois permanents, mais c’est presque autant que le secteur de l’agriculture. Le reste est souvent constitué d’emplois saisonniers, conjoncturels, sous qualifiés et trop souvent sous rémunérés. Au regard du chiffre d’affaire opéré, les retombées sociales directes restent donc bien relatives et c’est là une des caractéristiques majeures de ce secteur.

Derrière ces données brutes, se dessinent cependant des nuances. En dépit des efforts réalisés pour diversifier cette activité, l’essentiel de sa pression reste littorale. Au moins 65% des nuitées personnelles enregistrées dans les structures d’accueil s’opèrent au bord de la mer. Du coup, de grandes différences de fréquentation existent entre bassins touristiques, le littoral sud, le golfe du Morbihan particulièrement, attirant davantage. Le département du Morbihan concentre à lui seul 33% des fréquentations touristiques de la Région Bretagne qui assurent à elles seules 11% de son PIB, le Finistère 29%, les Côtes d’Armor,22% , l’Ille et Vilaine seulement 15%. Par ailleurs, si les structures d’accueil (hôtellerie, résidences de tourisme, chambres d’hôtes) reçoivent une part importante des touristes, l’hébergement non marchand reste une des caractéristiques majeures du tourisme en Bretagne. L’hébergement dans la famille ou chez des amis, qui s’est renforcé avec la crise, tout comme celui en résidences secondaires dont le parc est important, restent dominants, amplifiant largement l’évaluation qui peut être faite de la fréquentation touristique affectant la région. La Région Bretagne recense en effet près de 20% de résidences secondaires sur l’ensemble de ses 1,695 M. de logements recensés (soit 331 000 logements en 2008). La construction de ce type d’habitat a d’ailleurs connu une augmentation au cours des années 2002-2007, 35 % des logements construits en Région Bretagne ayant alors cette affectation. Ces formes d’hébergement alimenteraient entre 60 à 80% de la fréquentation selon les lieux (l’estimation en Loire Atlantique est de 79%). On reste là sur une spécificité majeure de la Bretagne, celle d’un tourisme encore et essentiellement familial et de villégiature.


Une offre touristique variée et riche

Au cours des quarante dernières années, la Bretagne a su se doter d’un parc important d’équipements qui répond aux besoins de cette activité. Cela contribue d’ailleurs à l’attrait de la région, notamment en matière d’hébergements et installations de loisirs. Les plaquettes des comités départementaux ou régionaux du tourisme regorgent d’informations relatives à ces infrastructures. Hôtels classés (1 132), gîtes de France et chambres d’hôtes (13 500), campings classés (plus de 800), restaurants (près de 6 000 dont plus de 300 référencés), résidences de tourisme et hébergements collectifs offrent toute une variété d’accueils et la liste est loin d’être exhaustive.

Parallèlement la Bretagne, au fil des ans, s’est dotée d’équipements de loisirs répondant aux attentes de ces touristes en villégiature. Une vingtaine de stations balnéaires renommées, huit palais des congrès, 14 casinos, 14 centres de thalassothérapie, 59 golfs, agrémentent ses capacités d’accueil. Mais c’est surtout vers les activités nautiques que les équipements se sont multipliés, offrant les installations nécessaires à la pratique de la plaisance et des multiples sports nautiques. Car son réseau de 117 ports de plaisance offrant près de 40 000 places sur ponton fait de la Bretagne une région désormais réputée pour la pratique de cette activité de loisir. Proposant ses côtes découpées et ses îles, ses bassins de navigation variés, profitant d’un réseau structuré de ports depuis la création en 1992 de l’Association des Ports de Plaisance de Bretagne (APPB) qui en fédère un grand nombre, mettant ainsi en synergie leurs services et infrastructures, la Bretagne dispose là d’une machine économique performante. Si la mise en place et la gestion de cet outil n’a pas été et n’est toujours pas sans poser problème (clapage des vases notamment), il est désormais en place et contribue à cette image d’identité maritime qu’elle diffuse.

Mais à côté de ce tourisme sportif et de loisirs, depuis 20 ans la Bretagne met aussi l’accent sur un autre créneau, celui de son patrimoine culturel, des activités artistiques et des grands évènements. Car la région est terre de patrimoine, jouissant d’un réseau de ville-ports fort ancien et original, de 23 villes d’Art et d’Histoire, de Villes Historiques et de 25 Petites cités de caractère, d’une cinquantaine de Communes de Patrimoine rural. Mais c’est surtout un patrimoine qui s’est accumulé sur cette péninsule au fil des temps et qui aujourd’hui témoigne de ses riches héritages. Ensembles mégalithiques, chapelles et manoirs, phares en mer et navires traditionnels, citadelles et ouvrages défensifs sont autant de buts d’excursion et participent à l’originalité des paysages, à l’animation des lieux. Ce potentiel touristique, longtemps délaissé est aujourd’hui mis en valeur.

Mais plus récemment c’est la culture immatérielle qui donne toute sa force au tourisme en Bretagne. Depuis les années 80, grands festivals de musique traditionnelle ou contemporaine aux affiches variées (Vieilles Charrues, Festival Interceltique, de Cornouaille, du bout du Monde, Transmusicales, Art rock), fêtes maritimes ou autres, fest noz nombreux, festivals littéraires (Grand voyageurs, Quai des bulles), photographiques (La Gacilly), expositions de peinture s’appuyant sur un riche réseau de musées, rassemblent du printemps à l’automne des milliers de festivaliers et d’amateurs. Alimentés par la forte production culturelle locale (artistes, écrivains…), ces évènements ponctuels constituent désormais les points forts d’une saison touristique, attirant les foules, agrémentant les séjours.

Désormais la Bretagne dispose d’un véritable outil touristique, varié et performant. C’est l’image qu’elle donne à l’extérieur et qu’elle cherche à véhiculer (Breizh Touch de 2007), celle d’une terre vivante et originale, ouverte et agréable à vivre. Mais son ampleur implique de le faire vivre.

Les impacts de cette activité sur les territoires

Déjà, il y a 20 ans, lors de la précédente édition, les limites d’un tel système étaient soulignées, transformant des activités de loisirs, nécessaires à tout individu, en une organisation économique cherchant à tirer systématiquement tout avantage de situations héritées au risque d’un appauvrissement inéluctable de ce qui fait l’originalité et la richesse d’un territoire (spirale de la Force des choses de Scharzenbach). A l’époque, les débats autour des créations de stations balnéaires et de ports de plaisance notamment étaient vifs. Heureusement quelques scandales (Trebeurden) et l’arrivée de la Loi littoral en janvier 1986 ont calmé certains appétits et limité ces équipements lourds tant pour les milieux et les paysages que pour les contribuables.

Toutefois, si les deux dernières décennies ont été plus calmes en matière de grandes réalisations touristiques, passées de mode, la pression n’est pas pour autant retombée et s’est faite plus insidieuse. Au contraire même, l’engouement dont jouit la Bretagne à partir de la fin des années 90, en fait désormais la destination littorale la plus recherchée de métropole. Cette situation résulte pour partie d’une saturation et d’une banalisation du tourisme méditerranéen, grande destination estivale des années 60 à 80, conduisant de nombreux touristes à rechercher des lieux plus conviviaux et plus authentiques. Ces changements de destination ont pu être observés et analysés. Elle trouve aussi son origine dans un accès plus aisé au territoire breton (autoroutes, TGV) à partir des années 90, mettant la région à quelques heures de trajet des grands centres métropolitains de l’Ile de France ou de l’Europe rhénane. Enfin, la diffusion du mode de vie urbain des grandes agglomérations, y compris dans la région (Rennes et Nantes) amplifie ce phénomène, poussant leurs populations à fuir ces concentrations dès qu’un moment de liberté s’offre à elles. Les migrations estivales et de week-end sont là pour le prouver. S’en est suivie toute une mutation de la région, transformant celle-ci de simple destination touristique en lieu de villégiature.

Désormais ces deux activités sont liées, mêlant selon les étapes de la vie, loisirs et résidentialisation. Les flux migratoires qu’enregistre actuellement la Bretagne, confirment cette tendance. Sur les 35 000 nouveaux habitants annuels arrivant déjà et attendus par l’INSEE dans ses prévisions établies jusqu’en 2040, 87% proviendraient d’une immigration vers la région. Cependant, ces nouveaux arrivants sont en majorité des personnes de plus de 50 ans, dotées d’un fort pouvoir d’achat, lequel leur permet de s’établir dans les agglomérations littorales ou dans les zones touristiques cotées. Et leur espérance de vie limitée n’est pas sans poser problème à terme. Il en résulte toute une transformation des espaces littoraux, dont les aspects les plus perceptibles des années 2000 ont été la spéculation immobilière résultant de leur volonté de s’installer en ces lieux touristiques et la multiplication de résidences secondaires ou principales, majoritairement pavillonnaires, qui ont nappé les espaces littoraux et rétro-littoraux tout en dilatant les villes-ports traditionnelles. Surtout leur venue a contribué à un processus d’exclusion des populations autochtones et des activités traditionnelles dépendantes de ces milieux : au nom d’une vision édénique, la vie littorale s’oriente uniquement vers les loisirs.

Les conséquences sociales et économiques sont lourdes en termes d’activités, de ségrégation sociale et générationnelle. Plus grave, la destruction de ces équilibres socio-économiques particuliers affecte la production de cultures originales, les paysages et cadres de vie qui en résultent (voir texte dans le tiroir). L’originalité touristique de la Bretagne progressivement se dilue. Ce qui en faisait un élément attractif il y a 20 ans encore, disparaît peu à peu, laissant place à des comportements frelatés et uniformisés. Véritable question à traiter si l’on souhaite la pérennisation de cette activité.

Autres impacts non négligeables et concernant à la fois la vie des populations autochtones et l’avenir du territoire de la région, sont les lourdes atteintes que les concentrations touristiques génèrent sur les milieux, littoraux particulièrement. La multiplication par trois sur les rivages des populations lors des mois d’été (ponctuellement jusqu’à 30 fois dans certaines communes littorales) conduisent à la saturation momentanée des réseaux de communication. Mais plus grave, leurs besoins élémentaires en eau potable, leurs rejets d’eaux usées, leurs déchets, impliquent de lourds investissements de la part des collectivités locales. Rien d’étonnant que le prix du mètre cube d’eau soit ici parmi les plus élevés de France (plus de 4€ du m3, jusqu’à 8€ dans les îles). Les prélèvements d’eau potable sont parfois problématiques en été malgré de lourds équipements d’interconnexion des réseaux. Plus grave, les stations d’épuration, même mises aux normes, ont du mal à assurer des rejets tolérables pour le milieu maritime bordier en raison des fluctuations importantes des masses à traiter en été, ce qui met en péril des filières entières d’activités conchylicoles. Le bassin de Carnac, le Mor Bras particulièrement souffrent, en plus des algues vertes devenues communes sur nos rivages, de pollutions importantes portant atteinte aux filières halieutiques pourtant vitales pour ces territoires littoraux. En ces domaines, les îles concentrent d’ailleurs toutes les contradictions de telles orientations. Entre développement du tourisme et maintien des activités primaires, entre activités conjoncturelles et activités pérennes, des choix cruciaux sont parfois à faire…mais ne sont pas opérés !


Les mutations et interrogations résultant de la crise de 2008

Les effets de la crise financière de 2008, guère perceptibles avant 2010 dans la région et dans ce domaine d’activité qui repose sur une économie redistributive, changent désormais la donne et conduisent à revisiter certains schémas. Car la crise est là et pour longtemps, changeant durablement les comportements. Les services de la Région s’interrogent, les Comités Régionaux du Tourisme sont à la recherche de pistes nouvelles pour maintenir cette activité si importante pour l’économie, pointant du doigt les faiblesses du système. Pour ces structures en charge de l’activité, la Bretagne est désormais en « situation de décrochage touristique ». La période faste des années 2000 est derrière nous.

Dans un contexte très concurrentiel dans ce genre d’activité et de mobilité croissante de la clientèle, le tourisme familial et résidentiel ne suffit plus à faire vivre l’appareil économique actuel. L’intense concurrence entre destinations, prises à l’échelle internationale en raison du faible coût du transport aérien (low cost), la baisse réelle du pouvoir d’achat des ménages, les attentes de plus en plus exigeantes des clientèles en matière de prestations et d’environnement, bousculent les schémas encore valides il y a quelques années. Entre 2002 et 2012, la Bretagne a enregistré une perte de 8% des nuitées totales, 21% en ce qui concerne celles des étrangers. Le secteur non marchand (chambres d’hôtes) semble le plus affecté. C’est que les comportements ont changé. La dévaluation de la Livre a détourné les Britanniques d’une région où leur présence était pourtant traditionnelle (voir chapitre de 1994). Les autres clientèles étrangères, notamment du sud de l’Europe très touchées par la crise (Espagnols, Italiens) se sont raréfiées. Les visiteurs accentuent leurs incursions de quelques jours, conçues au dernier moment (rôle du Net), au détriment des séjours longs. L’embellie conjoncturelle de 2013 qui sauve la saison, résulte certes du temps clément affiché lors du mois d’août mais surtout du fait que la Bretagne a constitué, en ce temps de crise, une destination sans risque, peu coûteuse, de proximité, attirant une part importante de la population nationale en manque de dépaysement.

Si les visiteurs affichent des taux de satisfaction élevés de leur séjour (83%), soulignant au passage la qualité de l’environnement, de l’accueil et la sécurité, il apparaît de plus en plus nécessaire de s’adapter à ces changements qui sont certes techniques mais surtout comportementaux. Du coup, une remise en cause profonde s’opère actuellement au niveau des structures touristiques afin de relancer cette activité. Les faiblesses de l’appareil sont soulignées : problème de renouvellement des clientèles, disparition de celles d’habitués, défaut d’organisation globale, dispersion des acteurs, vieillissement des équipements, surfréquentation de certains secteurs comme le golfe du Morbihan par exemple.

Des interrogations plus profondes d’ailleurs apparaissent quant à l’avenir de ces zones entières qui ont construit leur développement sur les démarches résidentielles. Dans un contexte de crise et de diminution de revenu des ménages, quel est l’avenir de ces trop nombreuses résidences secondaires ? Leur coût élevé ne favorise guère la vente (baisse des prix, stagnation du marché de l’immobilier, vieillissement des villas) ou la reprise, lors de successions, par les jeunes générations aux revenus moindres et aux comportements différents de ceux de leurs aînés. Ne risque-t-on pas de voir naître des friches touristiques en certains lieux ? C’est toute une vision différente du tourisme qui prend forme et s’adapte difficilement à une approche purement économique de cette activité. Il en résulte la définition de nouvelles stratégies de marketing et de communication ; visant à ouvrir l’ensemble du territoire de la Bretagne à cette activité, avec la définition de grands espaces de fréquentation liant littoral et intérieur par bassins, ce que le CTR nomme les « Destinations touristiques de Bretagne », impliquant davantage les collectivités locales. Depuis 2007 particulièrement, le «tourisme vert » intérieur est valorisé, s’appuyant sur les parcs de loisirs, l’accueil à la ferme ou chez l’habitant, les chemins de randonnée, les canaux et voies vertes. Mais la question n’est-elle pas plus globale ?


Vers l’idée d’un tourisme durable ou intégré

La Région essaie d’impulser cette idée à travers son « Acte 2 du Schéma régional touristique » (2013) plaçant le tourisme au sein de la vie des territoires et l’identité de la région au cœur de l’offre. Vaste projet dont sans doute tous les paramètres sont loin d’être pris en compte. Car il s’agit bien, dans une telle démarche, « de tout mettre en œuvre pour trouver l’équilibre entre les aspects économiques, sociaux et environnementaux de l’économie touristique » pour reprendre les propos des initiateurs de ce projet. Y est également fait référence à « la culture vivante transmise par les Bretons ».

Ces objectifs annoncés de « tourisme durable » constituent certes un progrès par rapport aux pratiques en cours. Mais ils impliquent des changements radicaux du comportement des acteurs et de la clientèle, lesquels ne peuvent s’opérer rapidement. Devant permettre une meilleure rencontre entre habitants et visiteurs cette pratique nouvelle suppose un étalement touristique difficile à mettre en place. Elle nécessite par ailleurs un rééquilibrage de l’offre d’hébergement, devant s’orienter davantage vers l’Argoat. Elle va jusqu’à concevoir un tourisme d’immersion au sein de communautés via des évènements festifs. Enfin elle réclame une mise en cohérence des offres et des services proposés, ce qui suppose coordination des équipements et des politiques, gestion globale à l’échelle régionale et non locale… une sorte de vœu pieux à imposer dans un monde où la concurrence est traditionnellement féroce.

Mais surtout, comme pour l’art de la guerre, les orientations et décisions ne doivent-elles dépendre que du seul ressort des acteurs directement concernés, professionnels du tourisme, collectivités locales, responsables politiques ? On le mesure en lisant les objectifs de ce Schéma régional touristique dans lequel il est suggéré « de développer une réelle économie touristique sur la Bretagne en concertation avec l’ensemble des acteurs touristiques et politiques » de la région. Dans un cadre véritablement intégré, cette activité ne doit-elle être analysée qu’à travers la seule perception des professionnels du secteur ?

Le tourisme est certes une activité économique majeure et un fait incontournable de société. Mais s’appuyant sur les ressources d’une collectivité, elle implique tous les citoyens qui vivent, habitent et travaillent sur son territoire. Au-delà des jeux marchands de ce secteur, c’est donc un nouvel équilibre qu’il faut trouver entre, bien sûr, les acteurs directement concernés par l’activité, mais aussi tous ceux qui sont indirectement impactés par ses effets dans leur cadre de vie et de travail. Car ce sont eux qui construisent les paysages originaux qui séduisent, qui élaborent les cultures différentes qui attirent, qui font de la Bretagne ce territoire si particulier et plein d’attraits. Le tourisme ne deviendra réellement durable que lorsqu’il ne s’imposera plus dans une vision de marketing stéréotypée et spécialisée mais, à l’inverse, quand il sera le produit d’une véritable fusion des activités et des hommes, c’est à dire profitable à tous (ouvert à des formes de pluri-activités) et intégré aux impératifs de préservation des milieux. Une telle lecture supposerait la constitution d’un « Conseil Régional du Tourisme», semblable à celui élaboré pour la gestion littorale et de la mer, et réunissant, sur le même principe, tous les types d’acteurs concernés, à savoir les professionnels du tourisme et les représentants politiques bien sûr, mais aussi ceux d’autres secteurs d’activités, des associations et des compétences d’expertise. Vaste chantier, bien utopique peut-être !

Atteindre de tels objectifs renforcerait alors les apports économiques et d’échanges culturels qu’une telle activité, ainsi conçue, pourrait apporter à la région.


Bibliographie :

  • LEBAHY Yves et Le DELEZIR Ronan, Le littoral agressé - Pour une politique volontariste de l’aménagement en Bretagne, Editions Apogée, novembre 2006.
  • LEBAHY Yves, « La mer et le littoral, enjeux majeurs de l’aménagement en Bretagne et éléments d’affirmation d’une identité bien particulière, dans Bretagne un autre littoral, ouvrage collectif de « Géographes de Bretagne », Editions Apogée, janvier 2009.
  • Ouvrage collectif, Explorateurs d’avenirs, chapitre 2, « Un tourisme durable au service de la Bretagne », Bretagne Prospective, avril 2014.




TIROIR : Le tourisme


Documents consultables dans le tiroir "Tourisme" :



L’économie du tourisme et de la villégiature : une hérésie en termes d’aménagement responsable et durable

Auteur : Yves LEBAHY (Professeur agrégé de géographie - Master l’aménagement maritime et littoral - Université de Bretagne Sud – Lorient)


Une analyse effectuée à travers le cas de la Bretagne (Janvier 2009)


Voilà 15 ans déjà que, dans un chapitre consacré au tourisme de l’ouvrage Géographie et aménagement de la Bretagne, je dénonçais les désordres multiples occasionnés par cette activité sur les littoraux de la région tout en montrant à quel point les retombées économiques étaient difficiles à cerner et de fait bien limitées (1). Un signal d’alarme était ainsi lancé mais ce propos de géographes est resté lettre morte et leurs apports en matière d’aménagement et d’anticipation à percevoir les phénomènes bien vains. Cette analyse n’a pourtant rien perdu de sa perspicacité tant l’accélération des effets pervers en ces domaines s’est emballée sur les espaces littoraux depuis les années 1997-1999, phase de rupture dans le comportement des populations venant dans la région. De région simplement touristique, la Bretagne devenait également et assez brutalement une région de villégiature, ce qui en renforçait les impacts sur le territoire.

Car un lien ténu associe ces deux activités. Si le tourisme de masse se développe en Bretagne à partir des années soixante, il ne reste pendant de longues décennies qu’une pratique estivale limitée aux deux mois d’été, le plus souvent familiale, aux moyens modestes, dont les conséquences se limitent essentiellement à la multiplication des campings, des centres de vacances, au développement d’une hôtellerie et d’équipements de loisirs. C’est donc avant tout un tourisme populaire, de séjours dont les répercussions sur le territoire ont certes été déjà importantes mais sans commune mesure avec les effets des mutations récentes.

Car, le niveau de vie évoluant, les habitudes de fréquentations se pérennisant, la saison touristique s’étalant sur l’année, la résidence secondaire s’est développée dans des proportions parfois effarantes (jusqu’à 46% des habitations du Pays d’Auray), marquant par sa présence constante les paysages. Elle constitue désormais un mode d’hébergement dominant pour les touristes qui fréquentent la région : 70% des séjours s’opèrent désormais grâce à ce mode d’hébergement (2). Mais parallèlement elle est peu à peu devenue une résidence de retraite voire le lieu de résidence alternée pour des populations urbaines des grands centres nationaux et européens qui migrent hebdomadairement entre leurs lieux de travail, de vie et de loisirs. L’accès à la Bretagne étant désormais devenu aisé, tant sur une aire nationale qu’européenne, un nombre important de personnes pratiquent désormais la double résidence, modifiant du même coup les effets de cette villégiature sur le territoire breton, littoral plus particulièrement. Car si la région attire, c’est avant tout pour répondre au désir de mer des populations frustrées de nature des grands centres urbains de l’Europe. Les mobilités actuelles renforcent donc ce phénomène de villégiature et du même coup les impacts qu’il génère sur les territoires. Cette dernière décennie marque donc une rupture dans les comportements mais aussi ses conséquences et il est aujourd’hui de plus en plus difficile de déconnecter l’activité de villégiature de celle du tourisme qui l’alimente.

La volonté, un temps, de développer le tourisme comme ressource économique trouve donc actuellement ses limites et nécessite de reconsidérer le rapport que doit entretenir la région à l’égard de cette activité.

La résidence secondaire, un phénomène lourd en Bretagne

La résidence secondaire s’est donc peu à peu imposée en Bretagne comme le mode d’urbanisation caractéristique du paysage littoral : pavillons individuels aux volets clos une bonne part de l’année. Ce phénomène est particulièrement sensible sur le littoral sud où de trop nombreuses communes enregistrent des taux de près de 70 à 80% de résidences secondaires, le record étant détenu par la commune d’Arzon (Morbihan) avec 78% de ces logements dédiés à cette fonction. Mais si tout le littoral sud et particulièrement les périphéries fortement attractives du Mor Braz sont concernées par ce phénomène, il se retrouve également sur certaines portions de la côte nord, dans le Trégor, le Penthièvre, le pays Malouin et se développe actuellement sur le secteur des Abers.

Sur le parc de 1,650 million de logements que compte aujourd’hui la région Bretagne, 14,5% sont constitués de résidences secondaires soit un peu plus de 238 000 unités d’habitation. Ce taux qui place la région au 5ème rang au niveau métropolitain en ce domaine, peut paraître faible au regard de la situation de la Corse (33,5%) ou de la région Languedoc Roussillon (22%). Toutefois son évolution est alarmante car c’est aujourd’hui en Bretagne que sont enregistrés les plus forts taux de croissance de ce type d’habitat. Alors que toutes les régions littorales ont freiné la construction des résidences secondaires à partir de 1992, ramenant chacune leurs surfaces construites à un niveau compris entre 50 et 70 000 m2 de shon/an, la Bretagne à l’inverse l’a renforcée très nettement depuis 1997 : le niveau y atteint depuis cette date une surface construite annuellement supérieure à 150 000 m2 de shon, accélérant ainsi le processus (3). Alors que le rythme global des constructions s’y accroît chaque année, sur les 42 000 constructions réalisées en 2007, 14 329 (soit 35% du parc) avaient vocation à être des résidences secondaires, 86% d’entre elles étant en situation littorale, 47% localisées sur le seul littoral morbihannais. Comme il s’agit là essentiellement des pavillons individuels (71% du parc immobilier alors que la moyenne française se situe à 55%) fortement consommateurs d’espace (300m2/hab. sur le golfe du Morbihan quand la moyenne régionale se situe à 90 m2/hab.), c’est toute une urbanisation spécifique qui accompagne ce phénomène de résidentialisation des populations littorales et progressivement dénature, voire défigure, les paysages de bord de mer. La résidence secondaire est en Bretagne essentiellement pavillonnaire et fortement consommatrice d’espace.

Par ailleurs, cette dynamique ne semble pas sur le point de s’interrompre. Une étude réalisée par les notaires de l’Ouest démontre que les transactions relatives aux résidences secondaires concernaient, en 2007, 34% du marché de l’immobilier de la Bretagne historique mais pouvait sur certains secteurs dépasser ce chiffre : 61% sur le littoral de la Loire atlantique, 43% sur le secteur Golfe du Morbihan et de la presqu’île de Quiberon, 38% dans le Pays malouin (4). Or cette même étude souligne le fait que ces transactions concernent principalement des populations âgées : 56% de ces acquéreurs ont plus de 60 ans. Et c’est bien là une autre caractéristique du phénomène. Les populations qui viennent ici résider, sont des populations âgées, pour un bon tiers d’origine extérieure à la région. En effet, les flux de population qui s’orientent actuellement vers la Bretagne vont croissant, renforçant au passage un solde migratoire devenu positif. On pourrait se réjouir d’un tel dynamisme. Mais sur les flux actuels qui migrent vers la région au rythme de 25 à 30 000 habitants nouveaux chaque année, près de 37% concernent des personnes de plus de 60 ans. Sur les 600 000 habitants supplémentaires attendus d’ici 2030, 20% seront des personnes seules de plus de 65 ans (5). Si nombre d’entre elles sont des bretons exilés dans les années 60 pour des raisons d’emploi et qui effectuent un retour au pays, on constate également que ces flux sont constitués par des populations sans lien direct à la région. Ces dernières y viennent en raison de l’attrait que ses rivages, considérés comme préservés (notion très relative), exercent sur elles et du fait d’un accès aisé à partir des grandes métropoles françaises et européennes dont elles sont issues. Dans ce cas, le lien est évident avec les pratiques touristiques, la résidentialisation perpétuant les séjours estivaux antérieurs. Mais en s’orientant majoritairement vers le littoral, lieu rêvé de fin de vie, ces personnes le transforment peu à peu en une immense maison de retraite, véritable ghetto de personnes âgées. Les conséquences en sont énormes pour les espaces littoraux, pour la région toute entière.


L’économie de la villégiature : une économie minière par essence

Les effets de telles dynamiques sont désormais connus et ont déjà été largement dénoncés (6). En effet, si l’économie résidentielle n’est pas responsable de la totalité des évolutions qui concernent le littoral breton, elle y participe grandement. Par la spéculation immobilière et foncière affectant à la fois le bâti mais aussi, par contrecoup, le foncier agricole considéré comme devant être inéluctablement destiné à la construction, par l’urbanisation socialement sélective qu’elle génère, par l’éviction des activités primaires littorales qu’elle suscite, cette économie perturbe tous les équilibres économiques et sociaux de la bande côtière voire maintenant, par report, des zones rétro littorales fort éloignées. Elle participe par ailleurs au renforcement d’une concentration urbaine littorale, destructrice des paysages, des équilibres environnementaux, de tout un patrimoine bâti et culturel que portaient ces espaces. En effet, c’est donc toute la géographie de la région qui s’en trouve recomposée, mettant en péril ses activités traditionnelles, repoussant des populations vers l’intérieur des terres, leur imposant une mobilité coûteuse, générant en contrecoup des flux de circulation ingérables. Ces externalités négatives sont très lourdes, non comptabilisées, supportées par les ménages, les plus fragiles et les moins aisés particulièrement.

Pire, elle met en péril la survie d’activités théoriquement pérennes et irremplaçables, spécifiques de ces milieux si particuliers que sont la mer et le littoral : agriculture littorale avec ses productions originales, pêche et conchyliculture, activités portuaires et industrielles. Toutes subissent sa concurrence : ainsi le foncier à stricte destination agricole voit, en certains lieux très prisés, son prix multiplié par trois par rapport à son coût réel car il est recherché soit pour permettre un élevage de loisirs, soit pour assurer la protection d’un cadre de vie. Toutes sont considérées comme dérangeantes, sources de nuisances qui viennent perturber la quiétude d’une villégiature de bord de mer. Le littoral n’est plus alors considéré que comme un cadre de vie idyllique qu’il ne faut en rien souiller par des bruits, des odeurs, des mouvements, des installations, des mutations : une sorte de conservatoire. Sa fonction productive est niée alors même qu’elle est plus puissante que jamais, ses potentialités de développement énormes dans le contexte actuel de mondialisation et de concurrence économique. En évinçant des territoires concernés toute rivalité, l’économie de la villégiature devient peu à peu une mono activité. En cela elle appauvrit les territoires sur lesquels elle s’installe. Elle bloque toute velléité d’initiative.

Pourtant ses partisans prétendent qu’elle génère de la richesse. C’est vrai en apparence et sur du court terme. Mais cela se fait au prix d’une extrême fragilité de l’économie locale et régionale. Par sa valeur ajoutée, l’activité touristique ne génère-t-elle pas l’une des sources de revenus les plus importantes de la Région après l’agriculture ? Certes, mais à quel prix ? C’est sans compter avec ces externalités négatives. Par ailleurs, de quelle nature sont les emplois qui en résultent ? Estimés à environ 46 000 emplois permanents soit 4,7% du total auquel il faut ajouter les saisonniers des mois d’été, deux fois plus nombreux. On peut donc estimer que ce secteur d’activité pèse autant que la filière agro alimentaire. Mais surtout, sous forme salariale, ils sont intermittents, mal rémunérés, aux conditions tellement déplorables que, ces dernières saisons, il a été difficile d’en couvrir les besoins par une main d’œuvre locale. Quant à l’activité de villégiature plus particulièrement, compte tenu de la population qu’elle concerne, il ne s’agit principalement que d’emplois à la personne, n’offrant aux actifs à la recherche d’emploi qu’un travail momentané et à durée déterminée qui n’est au mieux accepté que par le désir impérieux de rester vivre sur place. L’idée que ces retraités aisés alimentent une manne financière pour le lieu où ils ont élu domicile, peut paraître effective à quelques uns. Pour les populations locales, ces retombées ne sont que bien relatives. En fait, l’économie de villégiature introduit un système de société duale très déséquilibré où extrême richesse et extrême pauvreté se côtoient tout en s’excluant.

Plus grave à l’échelle territoriale ce déséquilibre souligne le conflit existant entre économie de production et économie de redistribution. Le travail de Laurent Davezies(7) démontre combien il est risqué de construire un « développement » sur cette économie de villégiature. Même s’il constate que le département du Morbihan, un des cinq à produire la plus faible valeur ajoutée de l’hexagone, est désormais un des cinq dont la croissance du revenu déclaré des ménages s’est le plus accru entre 1990 et 2004, il affirme qu’on ne peut parier raisonnablement sur un tel moteur de l’économie. Car si la redistribution des richesses produites sur d’autres portions du territoire national peut bénéficier par versements de retraites, transferts de revenus liés à un déplacement de l’habitat principal, à des régions en bas de tableau en matière de création de valeur ajoutée, cet effet d’aubaine n’est que conjoncturel. Il peut très vite se délocaliser. Construire une économie locale sur de telles bases devient vite aléatoire sinon irresponsable.

Des signes devraient d’ailleurs alerter les responsables politiques et économiques qui misent sur de tels choix. Car la présence d’une économie de la villégiature est par nature instable. Celle-ci ne s’installe sur un territoire qu’à certaines conditions : qualité d’un environnement naturel, agrément climatique, intérêt culturel, calme social. Elle vient consommer un espace tout en recherchant la tranquillité. Qu’une de ces conditions vienne à changer, que l’intérêt s’épuise, les populations concernées optent alors pour un autre lieu. Or, en renforçant cette fonction de villégiature sur nos côtes, cette logique s’autodétruit. Elle banalise peu à peu les paysages, les urbanise, tue les éléments producteurs d’une activité et d’une culture originale, contribue par sa densité à la pollution marine. En un mot, elle consomme les lieux. Leur intérêt du coup s’évanouit. Déjà nous pouvons constater que les flux migratoires qui actuellement bénéficient à la Bretagne, incorporent des populations quittant l’espace méditerranéen qui ne répond plus à leurs attentes en la matière. Certes ces flux sont infimes mais déjà significatifs. Dans le même temps, nous constatons que des populations qui s’étaient installées sur le site du Crouesty en Arzon, au tout début de son existence, le quittent désormais pour aller s’installer vers la région des Abers en Bretagne nord-ouest ou dans les Hébrides intérieures de l’Écosse, lieux offrant une qualité environnementale bien supérieure.

Cette économie de villégiature n’est donc bien que conjoncturelle, instable par nature, consommatrice d’un espace et destructrice d’un environnement. Rien ne peut donc être construit durablement à travers une telle activité. Il faut à la société bretonne remettre en cause un tel modèle de vie qui spécialise les espaces, leur attribuant une fonction unique et particulière, induisant une mobilité coûteuse et vibrionnante, déséquilibrante sur le plan social et économique. Un territoire équilibré doit avant tout être un lieu où l’on vit, travaille et habite conjointement. Cela suppose en conséquence, mixité des activités, des fonctions et des hommes, tant sociale que générationnelle. C’est à cette seule condition qu’un territoire peut être vivant, producteur d’identité et de culture. C’est aussi à cette seule condition qu’une société responsable peut se projeter sur le long terme. Si les loisirs sont une donnée de nos sociétés contemporaines, ils ne devraient pas constituer un objectif majeur, une fonction unique. Ne doivent-ils pas, au mieux, s’inscrire dans les sociétés en place comme un appoint économique complémentaire à des activités plus pérennes ? Ainsi pourra-t-on véritablement envisager un aménagement durable.


Notes :

  • LEBAHY Yves, « Le tourisme, incidences sur la vie et l’environnement », dans LE RHUN Pierre Yves (Coordinateur), Géographie et Aménagement de la Bretagne, éditions Skol Vreizh, novembre 1994, pp.124-126.
  • Données de l’Observatoire régional du tourisme.
  • Ministère de l’Equipement, étude SIDATEL de 1990à 2003, Observatoire du littoral.
  • Les notaires et le marché de l’immobilier en Bretagne, octobre 2008, consultable sur le site www.notaires-ouest.com.
  • INSEE, « 370 000 ménages supplémentaires en 2030 », revue Octant n°112.
  • LEBAHY Yves, LE DELEZIR Ronan, Le littoral agressé. Pour une politique volontariste de l’aménagement en Bretagne, Editions Apogée, novembre 2006.
  • DAVEZIES Laurent, La république et ses territoires, la circulation invisible des richesses, Editions du Seuil, La république des idées, janvier 2008, pp.63-67.


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