Géographie de la Bretagne/La crise de l'environnement

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La crise de l'environnement (1994)

Auteur : Pierre-Yves Le Rhun


La crise de l'environnement (2014)

Auteur : Pierre-Yves Le Rhun


Refuge de la biodiversité, ralentisseur du vent et de l’eau : Le bocage est en lambeaux

Les opérations collectives de remembrement des terres agricoles qui s’accompagnaient trop souvent de l’arasement des talus sont terminées depuis une trentaine d’années. Leur impact sur le paysage reste très présent : lorsqu’on voyage en Bretagne, on traverse des étendues de champs sans haies ni talus et avec peu d’arbres, mais aussi des bocages parfois encore denses. La carte ci-dessous distingue les différents paysages du territoire breton sur le critère de leur ouverture ou de leur fermeture au regard. Établie en 1990, elle est toujours utilisable bien que le bocage continue d’être grignoté par les initiatives individuelles d’exploitants agricoles et par l’urbanisation.

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Le bocage qui recouvrait la Bretagne a explosé en lambeaux séparés par des zones découvertes. Sur la côte sud, de nombreux petits bois de pins ont subsisté et limitent l’impact visuel de l’arasement des talus.

Autour des villes le bocage est souvent mieux conservé, par exemple autour de Rennes et de Nantes. Les propriétaires fonciers y ont souvent refusé le remembrement parce que le besoin ne s’en faisait pas sentir ou dans l’espoir de vendre des terrains à bâtir valorisés par le décor végétal de talus arborés.

Les paysages urbains sont pris en compte d’une façon globale car à l’échelle de la carte il est impossible de distinguer entre un centre-ville plus minéral et des quartiers pavillonnaires, où chaque maison dispose d’un jardin.

(source : Le Rhun, Atlas de Bretagne, page 20, 1990, ICB, Skol Vreizh, INSEE)


Quel avenir pour le bocage ? La pérennité de ce paysage dépend de l’entretien des talus et de la végétation associée. Des signes d’abandon tels que le grand volume des branchages et l’invasion par le lierre, sont fréquents. Ils augmentent la prise au vent et donc le risque de casse lors des tempêtes.

Le bocage s’entretient par l’exploitation des arbres et arbustes. Son avenir dépend du coût de l’énergie dont l’augmentation déjà entamée redonne au bois de chauffage de plus en plus d’intérêt. Des agriculteurs et autres ruraux ont adopté ce mode de chauffage. Par ailleurs l’image du bocage s’est revalorisée à mesure que les concepts de biodiversité et de développement durable se diffusaient dans la vie sociale. Le milieu bocager est porteur de biodiversité par l’accueil qu’il offre à la nature sauvage sur les talus qui encadrent le champ cultivé : le bocage arboré est un tissu de clairières, chacune bordée par une lisière boisée. La faune et la flore de ce milieu bocager témoignent de cette réalité : des oiseaux forestiers tels le pivert, le geai, la tourterelle des bois, le ramier, etc, y vivent et y nichent, et le chevreuil s’installe de plus en plus dans les vallées.

La revalorisation du bocage se remarque dans les lotissements récents qui conservent les talus comme décor végétal et aussi dans des aménagements : le projet d’aéroport de ND des Landes insère les parkings dans la maille bocagère conservée.

Cependant il ne faudrait pas croire que le bocage n’est pas actuellement concerné par une agriculture intensive car souvent du maïs pousse aussi dans ses clairières. Mais la conversion à une agriculture biologique devrait être probablement plus facile dans le bocage que dans les zones découvertes notamment parce que les talus et leur végétation abritent des insectes capables de limiter la prolifération des parasites des plantes cultivées.


La pollution diffuse n’a pas été sérieusement combattue

La persistance de marées vertes constitue un grave échec de la politique de l’eau, dont il est nécessaire de trouver les raisons. Certes l’échec n’est pas total car les eaux usées d’origine domestique et industrielle sont traitées par des stations d’épuration assez efficaces et du fait de rejets moins nocifs, la qualité moyenne des cours d’eau s’est nettement améliorée.

Parce qu’elles circulent dans des tuyaux, ces eaux usées peuvent recevoir un traitement approprié à la nature de leur pollution. Ce n’est pas le cas des produits polluants d’origine agricole qui se diffusent par épandage sur des sols ou projection sur des plantes. Ils peuvent affecter la qualité de l’air, des sols et de l’eau et ils échappent à tout traitement à l’exception de l’eau prélevée pour être potabilisée, c’est-à-dire débarrassée des polluants. La pollution diffuse ne peut être combattue que par la réduction, voire la suppression de l’usage des pesticides et l’arrêt de la sur-fertilisation. Pourquoi n’a-t-on pas réussi à le faire ?

Rappel : la loi sur l’eau de 1992 a mis en place des structures de gestion de la ressource en eau, dont les Commissions Locales de l’Eau (CLE), chacune chargée d’établir un Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) sur un bassin versant d’environ 2000 km2. Il s’agit d’adapter à son territoire les principes généraux définis par le Schéma Directeur d’Aménagement des Eaux (SDAGE) du bassin Loire-Bretagne . En 2005 la région Bretagne est en tête pour le nombre de SAGE, grâce en partie à l’aide financière des plans « Bretagne Eau Pure » successifs depuis 1990 et surtout à l’intérêt des citoyens pour l’amélioration de la qualité de l’eau.

Toutefois, la lenteur des résultats obtenus par la loi de 1992 sur l’ensemble du territoire français nécessita en 2006, sous la pression européenne, une nouvelle Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA). Elle renforce la portée juridique des SAGE dont les décisions deviennent opposables aux administrations et aux tiers. Mais il est clair aujourd’hui que la LEMA n’a pas radicalement changé la donne car de nombreux SAGE fixent des objectifs qui ne sont pas à la hauteur des problèmes.

En 2011 l’enquête, financée par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne et menée par France Nature Environnement, a mis en évidence que les CLE sont souvent une arène où s’affrontent des intérêts divergents. Les représentants des professionnels, surtout du monde agricole, défendent leurs intérêts économiques à court terme et rechignent à modifier des pratiques nuisibles à la qualité de l’eau. En face les associations de protection de la nature raisonnent à long terme et souhaitent un SAGE permettant d’avancer dans la voie d’un développement durable.

Quant aux présidents des CLE, qui sont des élus locaux, ils sont pour le moins prudents car dans les bassins les plus ruraux ils sont dépendants de la profession agricole pour renouveler leurs mandats. Ils ne sont pas très motivés pour obtenir un compromis sur les pratiques agricoles d’autant qu’ils ne sont pas responsabilisés : en cas d’échec, ils n’ont pas de compte à rendre à personne. D’autre part ils ne disposent d’aucun outil réglementaire pour appliquer un SAGE volontariste. On aboutit ainsi trop souvent à des SAGE sans envergure qui ne satisfont que les agriculteurs et éleveurs les plus réticents à modifier leurs pratiques.


La responsabilité de l’État est patente

Le rapport de 2010 de la Cour des Comptes met en cause la politique de l’eau qui, plutôt que de financer surtout des mesures préventives de réduction des épandages, a mis l’accent sur les mesures curatives d’épuration tout en négligeant les conséquences environnementales et sanitaires d’une eau dégradée. Le rapport souligne que les coûts très élevés de dépollution des milieux aquatiques devraient inciter à réduire les épandages.

La mauvaise gouvernance explique les difficultés des CLE à travailler utilement faute d’un arbitre qui, dans notre système centralisé, ne peut être qu’un agent de l’État capable d’exercer une pression suffisante sur les agriculteurs et les éleveurs responsables de la pollution pour les obliger à faire des concessions et aboutir ainsi à un compromis pour un SAGE qui soit un réel pas en avant dans la lutte contre la pollution diffuse.

Il est donc urgentissime de changer une politique environnementale qui coûte et coûtera très cher aux contribuables. Il faut que les responsables aient le courage d’affronter les difficultés réelles d’un changement radical des systèmes de production agricole, ce qui demanderait une dizaine d’années. Des agriculteurs ont déjà opéré leur conversion vers une production agricole compatible avec un environnement de qualité. La nouvelle politique disposerait ainsi d’un modèle à proposer et de l’appui des consommateurs à la recherche d’eau salubre à coût raisonnable.


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Pourquoi un tel écart entre les départements bretons, plus la Vendée, et les départements limitrophes du bassin versant de Loire-Bretagne ? Le prix payé par le consommateur résulte d’un ensemble de facteurs dont le poids peut varier d’une zone géographique à l’autre. Citons les principaux responsables des écarts de prix:

Si la ressource est abondante, les frais de prélèvements sont en général réduits. L’absence de grandes nappes phréatiques entraîne souvent l’obligation de construire un barrage sur un cours d’eau et de l’entretenir, ce qui engendre un coût supérieur au prélèvement dans un fleuve.

La qualité de la ressource. Plus elle est dégradée et plus sa potabilisation exige des équipements performants et des coûts de fonctionnement plus élevés. C’est évidemment une des causes majeures de l’eau chère en Bretagne et Vendée.

Il s’y ajoute la forte dispersion de l’habitat rural à l’échelle de la commune, d’où un réseau de distribution très ramifié à poser et entretenir. Le relevé des compteurs est plus coûteux qu’en zone d’habitat groupé.

Les départements bretons et vendéen accueillent beaucoup de touristes sur leurs littoraux dont la population estivale peut doubler. Cet afflux oblige à sur-dimensionner les équipements de stockage de l’eau, de potabilisation et aussi d’épuration des eaux usées. De plus cette épuration doit être performante pour que les rejets ne nuisent pas à la qualité des eaux de baignade ou à celle des huîtres et autres coquillages.

Le cumul de ces quatre facteurs explique que les Bretons et les Vendéens subissent un surcoût du prix de l’eau du robinet qui sanctionne la dégradation de leur environnement, mais qui provient aussi de l’attraction touristique du littoral.


La répercussion des pollutions terrestres sur la qualité des eaux littorales

Mise à part la Loire, le réseau hydrographique de la presqu’île est constitué de cours d’eau relativement courts reliant les collines intérieures à la mer. La pollution de l’eau douce n’est donc pas exportée vers d’autres régions, mais directement déversée dans le milieu marin côtier : il s’agit d’une auto-pollution dont les responsables sont des Bretons, même si l’Etat s’est montré défaillant. La Loire apporte un supplément de pollution en provenance de son grand bassin versant, mais ce n’est pas la cause principale de la dégradation des eaux littorales bretonnes.

L’étude de la dégradation de la qualité des eaux littorales est rédigée par deux collaborateurs qualifiés. Les marées vertes sont traitées par Gwenaël Henry qui travaille au CEVA (Centre d’Etude et de Recherches Appliquées en Algologie) de Pleubian (Côtes d’Armor) et la pollution chimique et organique par Martial Catherine, qui a fait carrière à l’Ifremer de Nantes.


Les marées vertes : des dommages collatéraux inévitables du modèle agricole breton ?

Une analyse de Gwenaël Henry

En Bretagne, la pollution de l'eau par les nitrates s'est aggravée après la généralisation des méthodes de production agricole intensive. Ces nouvelles pratiques sont caractérisées par un usage généralisé des engrais chimiques et par l'épandage excessif des déjections animales en raison de la concentration du cheptel sur des exploitations de trop faible superficie. Elles ont conduit au classement de 90 des 260 cantons de Bretagne en ZES (zones d'excédents structurels d'azote).

La Bretagne ne dispose que de 7,5 % de la surface agricole utile de l'hexagone (soit 2189 km²), mais sur ce même territoire, elle concentre les élevages de 62 % des porcs, de 47 % des volailles, et de 33 % des veaux. Il y a une telle concentration de bétail que certains territoires se retrouvent saturés de nitrates suite aux épandages massifs de déjections. Les rivières amenant les eaux de ruissellement à la mer, nous assistons à la prolifération des algues vertes (Ulva armoricana) sur nos plages depuis les années 70. Ces algues sont plus connues sous le nom de « laitues de mer », d'où le nom de marée verte donné à ce phénomène.

Celles-ci se sont adaptées de manière opportuniste à la très grande variété de conditions d'éclairement, de turbulence ou de richesse nutritive que présente la bande côtière. Mais dans certains sites, l'équilibre entre les diverses espèces d'algues s'est déplacé au profit de seulement quelques espèces, en réponse à une modification récente des conditions environnementales. C'est notamment le cas des sites côtiers soumis depuis quatre décennies à une augmentation importante des apports nutritifs d'origine continentale, parfois d'origine urbaine (effluents de stations d'épuration), mais le plus souvent d'origine agricole (engrais chimiques et déjections animales).

Ce phénomène est aujourd'hui bien documenté et la responsabilité prédominante du secteur agricole ne peut pas être sérieusement mise en doute.

Les enquêtes réalisées depuis 1982 par le Centre d’Etude et de Recherches Appliquées en Algologie (CERAA – CEVA aujourd'hui) de Pleubian, recensent les tonnages collectés par les communes littorales bretonnes pour le nettoyage des estrans à vocation touristique.

L'IFREMER et le CEVA ont ainsi réalisé la cartographie à partir de multiples échantillonnages de terrain, chaque année depuis 1997 grâce à un financement de l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne. Une cartographie semi-quantitative des biomasses visibles en été sur le littoral breton par photographie aérienne, suivie d’opérations de contrôle sur le terrain et d’enquêtes auprès des communes, est réalisée entre le Mont Saint Michel et la Rochelle en mai, juillet et septembre. Elles permettent ainsi de connaître le nombre de sites touchés par les proliférations d’algues, la surface couverte par les dépôts et les volumes ramassés dans les départements.


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Les échouages d’algues vertes concernent principalement les côtes nord et ouest de la Bretagne, alors que la côte sud est plus épargnée. La baie du Mont Saint-Michel et l’estuaire de la Loire sont alimentés par des réseaux hydrographiques moins chargés en nitrates, ainsi que le montrent les teneurs moyennes contrôlées dans les eaux de surface à l’est de la Bretagne. Les algues vertes de la Baie de Bourgneuf s’échouent au sud, du côté de Noirmoutier, hors du territoire de la Loire-Atlantique. (carte réalisée par Gwenael Henry)

Mais les quantités d'algues échouées sont très différentes des quantités d'algues ramassées car les échouages sont soumis à de fortes fluctuations saisonnières, conséquence des conditions météorologiques, des cycles lunaires et de la physiologie des algues alors que les opérations de ramassage sont décidées par les communes en fonction de la nuisance perçue, de la pression touristique, des conditions d'accès aux plages, des possibilités d'élimination des algues et des coûts. Les quantités collectées sont donc très variables selon les années et se situent autour de 60 000 m3 par an. Le coût total déclaré pour le ramassage se monte ainsi en moyenne à un million cinq cent mille euros.

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Le ramassage d’algues vertes concerne principalement les côtes nord et ouest de la Bretagne. En Ille et Vilaine et Morbihan les quantités ramassées sont réduites. La Loire-Atlantique n’est pas prise en compte mais la carte des échouages permet de dire que le ramassage y est également limité. Le volume global a plutôt tendance à augmenter.

Retrouver une eau de qualité ?

En principe la « Directive nitrates » définit des mesures et des actions visant à protéger la qualité de l’eau, en vue d’atteindre les objectifs de la Directive cadre sur l’eau. Elle a donc créé un ensemble réglementaire permettant de prévenir les risques de transfert de nitrates vers le milieu naturel. Le quatrième programme « Directive nitrates » résulte d’une concertation engagée depuis février 2008 dans le cadre du Grenelle de l'environnement, entre l’État et la profession agricole.

On peut alors légitimement s'interroger sur la cohérence des actions du gouvernement qui promeut l'encadrement des pratiques d'épandage en 2008, et qui adopte le décret 2011-63 le 17 janvier 2011 pour dévoyer la loi de modernisation de l’agriculture votée le 27 juillet 2010.

On se souvient du tollé qu'avait soulevé en juin 2010 l'amendement déposé par le député Marc Le Fur dans le cadre du débat sur cette loi à un moment où les problèmes de santé publique engendrés par la putréfaction des algues vertes venait d'être tragiquement révélés.

En surproduction structurelle, le cheptel actuel (bovins, porcins, volailles) en Bretagne produit plus de 48 millions de tonnes de déjections par an, soit l’équivalent d’une population de 70 millions d’habitants ! Encore plus de porcs et de poulets hors sol, c’est encore plus de déjections animales, donc de phosphore et de nitrate.

Alors que de nombreuses installations de porcheries ou d'autres élevages de grosse taille suscitent des oppositions locales, l'association Eau et Rivières de Bretagne (ERB) avait écrit au Premier ministre en Juin dernier pour lui demander de ne pas assouplir cette réglementation.

Pourtant par un décret paru le 27 décembre 2013, c'est un gouvernement socialiste qui a relevé de 450 à 2 000 places le seuil à partir duquel les élevages industriels de porcs doivent obtenir une autorisation. Ainsi, 90 % des élevages de porcs existants pourront dorénavant s'étendre sans enquête publique, sans étude d'impact sur l'environnement, sans avis des services de l’État en charge de la protection de la santé publique ou de l'environnement! Ce décret ajoute un nouveau recul réglementaire après la diminution des surfaces exigées pour l'épandage du lisier (décret du 11 octobre, et la suppression de l'interdiction d'extension dans les zones d'excédent structurel de lisier.

Comment peut-on espérer récupérer une eau de qualité acceptable et voir les marées vertes refluer dans de telles conditions ?


Sources :


La qualité du milieu marin littoral : un bilan contrasté

Une analyse de Martial Catherine

Les réseaux de surveillance du milieu marin, tels qu’ils sont connus aujourd’hui, ont été mis en place à partir de 1975 pour les contaminants chimiques et de 1976 pour les eaux de baignade et les zones de production de coquillages les plus contaminées ou insalubres. Les premiers épisodes de toxines diarrhéiques observés en Bretagne sud en 1983 ont été à l’origine de la création du réseau de surveillance du phytoplancton et des phycotoxines (REPHY) à l’Ifremer.

Actuellement, les réseaux de surveillance en place ont pour objectifs d’assurer une surveillance de l’environnement au titre de la DCE (Directive Cadre sur l’Eau), de répondre aux obligations de certaines conventions régionales marines, aux exigences de la réglementation sanitaire concernant le contrôle de la qualité des eaux de baignade, de la salubrité des zones de pêche et de production conchylicoles. La DCSMM (Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin), publiée en 2008, englobera l’ensemble des conventions marines, directives et règlements relatifs au milieu marin et littoral. L’idée est d’aller vers une approche plus globale et écosystémique afin de tendre vers les meilleures conditions pour un développement durable à l’horizon 2020.


Surveillance du phytoplancton et des phycotoxines

Les risques pour la santé humaine sont actuellement liés à la présence, en Bretagne, de trois familles de toxines : les toxines lipophiles, incluant les toxines DSP (Diarrheic Shellfish Poisoning), les toxines paralysantes PSP (Paralytic Shellfish Poisoning), les toxines amnésiantes ASP (Amnesic Shellfish Poisoning). Les proliférations (ou « blooms ») de microalgues produisant des toxines ont des effets néfastes sur la santé humaine (nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales, maux de tête,…) en cas d’intoxication bénigne quand les concentrations de toxines mesurées dans les coquillages dépassent les seuils sanitaires officiels. Certaines espèces de phytoplancton (Dinophysis) produisent des toxines et occasionnent des nuisances à de faibles concentrations.


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Les épisodes de toxicité lipophile, incluant les toxines diarrhéiques DSP, sont relativement stables depuis plus d’une vingtaine d’années. Suite à l’événement de 1983, 3 à 4000 intoxications diarrhéiques recensées en baie de Vilaine, la mise en place du réseau REPHY et la prise de mesures de protection des consommateurs a permis de réduire à néant, ou presque, les cas d’intoxication. Les épisodes toxiques liés à diverses espèces de Dinophysis sont observés en Bretagne ouest et sud d’avril à fin septembre. La figure 1 présente une image des concentrations maximale de Dinophysis pour une année moyenne. Le Finistère se caractérise par de faibles valeurs de toxicité en toxines lipophiles, à l’exception des gisements de tellines (baie de Douarnenez, anse de Dinan), des filières à moules (baies de Camaret et Concarneau). A contrario, dans le Morbihan, les toxines DSP peuvent persister très longtemps au-delà du seuil sanitaire dans les coquilles Saint-Jacques des coureaux de Groix, par exemple.

Des toxines paralysantes PSP ont été observées pour la première fois en 1988 en France dans les Abers (Finistère nord), mais à ce jour, aucune intoxication PSP associée à des coquillages provenant de zones françaises n’a été rapportée. Les épisodes de toxicité PSP sont très rares sur l’ensemble du littoral breton depuis plus d’une dizaine d’année. Cependant en 2012, l’espèce toxique Alexandrium minutum a été identifiée sur l’ensemble des secteurs surveillés du Finistère à des concentrations atteignant parfois plusieurs dizaines de millions de cel/L au printemps et surtout en été, ce qui a conduit à la fermeture des zones conchylicoles de la rade de Brest, pour la première fois, et de l’Aber Wrac’h. L'épisode de la rade de Brest a conduit à des toxicités très élevées dans les moules (8 320 μg/kg), susceptibles de provoquer des intoxications très graves, voire mortelles. Une efflorescence de 42 millions de cel/L d’Alexandrium a été mesurée en amont de la rivière de Daoulas fin juillet 2012. Les moules ont concentré jusqu’à quinze fois le seuil sanitaire. En Loire-Atlantique, les coquilles Saint-Jacques au large du Croisic ont dépassé le seuil sanitaire PSP d’avril 2010 à mai 2012.

Les toxines ASP (toxines amnésiantes) ont été observées pour la première fois en France en 2000, en mer d’Iroise et baie de Douarnenez, mais aucune intoxication ASP associée à des coquillages provenant de zones françaises n’a été rapportée à ce jour. Malgré des configurations variables d’une année à l’autre, on peut observer une toxicité des coquillages tous les ans en Bretagne ouest et sud, touchant très majoritairement les coquilles Saint-Jacques (gisements de la rade de Brest, de la baie de Quiberon et Belle île en particulier). La concentration maximale (183 mg/kg.) sur la période a été relevée en rade de Brest en 2007. Les épisodes de toxicité ASP touchent essentiellement les coquilles Saint-Jacques, tous les ans depuis 2006, à l’exception de l’année 2010 année atypique où diverses espèces de coquillages ont été affectées et concernent de nombreuses zones en Bretagne ouest et sud. Les périodes de contamination souvent très longues, peuvent durer plusieurs mois après disparition de l’espèce toxique responsable. Par exemple dans les secteurs d’Audierne, Concarneau et Quiberon, les épisodes 2012 ont été un prolongement des épisodes 2011, avec des concentrations de Pseudo-nitzschia dépassant le million de cellules par litre. La contamination des coquilles Saint Jacques de l’archipel des Glénan a persisté de 2010 à 2012.

Les proliférations de microalgues non-toxiques ont aussi des effets nuisibles sur l’environnement quand les concentrations sont supérieures à un ou plusieurs millions de cellules d’algues par litre d’eau. La conséquence est généralement une diminution de l’oxygène disponible, ce qui peut parfois conduire à des mortalités d’animaux marins (poissons, coquillages,…). Ces blooms, peuvent aussi se manifester par une coloration de l’eau de mer qui varie selon l’espèce responsable.

Il est difficile de conclure, à moyen terme, à une évolution dans les proliférations de microalgues tant leur développement est sensible aux conditions hydro-climatiques et aux apports de nutriments très variables d’une année à l’autre. En moyenne, plus de 60 blooms de phytoplanctons ont été observés sur l’ensemble des sites surveillés en Bretagne depuis une dizaine d’année et environ une centaine en 2012, bien répartie sur tout le littoral. Un bloom de diatomées Attheya armatus a atteint 11 millions de cel/L en baie d’Audierne, au cours de l’automne, provoquant des eaux colorées brunes semblables à des taches d’hydrocarbures. Sur le littoral de Penestin, le dinoflagellé Lepidodinium chloroforum a atteint 5 à 7 millions de cel/L, formant ainsi des eaux colorées « vertes fluo » à l’embouchure de la Vilaine et provoquant une chute des teneurs en oxygène dans l’eau. En Loire-Atlantique, l’été 2012 a également été marqué par de nombreuses eaux colorées à Lepidodinium chlorophorum atteignant jusqu’à 23 millions de cel/L à La Baule.

La fréquence des blooms phytoplanctoniques et les concentrations maximales observées sont des éléments d’appréciation de la dégradation des écosystèmes. Les données mesurées (période 2007-2012) par le REPHY pour l’indicateur phytoplancton (concentrations en chlorophylle et fréquence des blooms) ont permis de classer les masses d’eau retenues au titre du contrôle de surveillance DCE. Il en ressort que plus de 96 % des 26 masses d’eaux du littoral breton évaluées sont en état « très bon » ou « bon », une seule en « état moyen » (baie de Vilaine). En effet, la plupart des eaux de transition et estuariennes (zones de mélange eau douce/eau marine), généralement de moins bonne qualité, n’ont pu être évaluées faute de données suffisantes pour une évaluation fiable.


Directive cadre sur l’eau (dce) et classement des masses d’eau

Les classements (bilan provisoire) effectués au titre du premier plan de gestion de 6 ans (période 2007-2012) pour l’état écologique des 37 masses d’eau du littoral breton (22 masses d’eau côtières et 15 masses d’eau de transition) retenues dans le programme de surveillance DCE sont donnés dans le tableau 1.

Les éléments de qualité permettant de définir l’état écologique d’une masse d’eau sont constitués aussi bien d‘éléments biologiques (phytoplancton, macroalgues, angiospermes, invertébrés benthiques de substrats meubles, poissons) que physico-chimiques (oxygène dissous, température, nutriments, turbidité) ou hydromorphologiques (profondeur, marnage, courant,…). Une masse d’eau est évaluée selon 5 classes de qualité de très bon à mauvais pour les indicateurs physico-chimiques et biologiques et selon 2 classes de qualité (très bon et bon) pour les indicateurs hydromorpho-sédimentaires. C’est le critère le moins bon classé de l’un des paramètres des indicateurs qui détermine le classement final.


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L’état écologique des masses d’eaux côtières et de transition est présenté figure 2. L’état des lieux officiel de ces masses d’eau est effectué par l’Agence de l’eau. La majorité des déclassements de l’état écologique des masses d’eau du littoral breton a pour cause le développement des marées vertes dues aux ulves (laitues de mer) et aux entéromorphes (algues filamenteuses). Le fond de la baie de Saint-Brieuc, la rivière de Pont l’Abbé et la baie de Douarnenez doivent leur état médiocre à ces blooms d’algues vertes opportunistes. Le mauvais état de la baie de Lannion est dû aux ulves cantonnées à de faibles profondeurs et au nombre important d’algues opportunistes. Ces quatre masses d’eau correspondent aux secteurs bretons les plus touchés par les marées vertes. La qualité écologique médiocre de la masse d’eau de la baie de Vilaine est due aux marées vertes et à l’influence de la turbidité qui limite le développement d’autres algues comme les laminaires.


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La DCE fixe comme objectif général l’atteinte, à l’horizon 2015, d’un bon état écologique des masses d’eau souterraines et de surface, dont les eaux côtières et de transition (mélange d’eau douce et d’eau de mer). Les états membres doivent donc prévenir toute dégradation supplémentaire, préserver et améliorer l’état des écosystèmes aquatiques.


Les contaminants chimiques : réduction sensible

Les résultats de la surveillance chimique, mesurés dans les coquillages par le réseau d’observation de la contamination chimique (ROCCH) de l’Ifremer, montre une stabilisation des résultats sur l’ensemble des sites surveillés du littoral breton. Les concentrations mesurées sont très inférieures aux seuils sanitaires des règlements (CE) 466/2001 et (CE) 221/2002 concernant les coquillages destinés à la consommation humaine. Les teneurs en cadmium et plomb sont en très légère décroissance sur l’ensemble du littoral pour la décennie actuelle tandis que celle du mercure est stable et très inférieure au seuil sanitaire (2,5 mg/kg/poids sec). En 2012, seule la partie sud de la rade de Brest (site de l’embouchure de l’Aulne), montre des teneurs en cadmium (4,31 mg/kg/poids sec) et en plomb (5,35 mg/kg/poids sec) proches des limites réglementaires, soit respectivement 5 mg et 7,5 mg/kg/poids sec. Cette contamination proviendrait des anciennes activités minières de plomb argentifère des monts d’Arrée (Huelgoat, Poullaouen) situées sur le bassin versant de la rivière d’argent.

Le renforcement des réglementations de l’usage du cadmium et l’arrêt de certaines activités notoirement polluantes se sont traduits par une baisse générale des niveaux de présence observés. Pour le plomb, les baisses les plus significatives ont été observées pendant la décennie précédente suite à l’introduction et la généralisation des essences sans plomb.

L’état chimique de la qualité des eaux littorales, mesuré au titre de la DCE (plan de gestion 2007-2012), repose sur la mesure de 41 substances dans l’eau filtrée ou l’eau brute réparties en 4 familles : 13 pesticides, 4 métaux lourds et leurs composés, 24 polluants industriels et autres polluants. Une masse d’eau peut être classée en bon état ou en mauvais état. Si une seule des 41 substances chimiques est en mauvais état la masse d’eau est donc classée en mauvais état.


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Cinq masses d’eau du littoral breton sont classées en mauvais état chimique (Figure 3). Il s’agit de l’estuaire de la Loire, dont le mauvais état est lié au dépassement de la norme pour deux types d’hydrocarbures (le benzoperylène et l’indénopyrène), puis de 4 sites contaminés par de fortes concentrations en tributylétain dans les coquillages (seuil admis 12 µg/kg poids sec) : Le Goyen (29 µg/kg poids sec), l’Aber Benoît (41µg/kg poids sec), l’Aulne (110 µg/kg poids sec) et l’Elorn (210 µg/kg poids sec) dont les eaux sont également contaminées par l’octylphénol. Le tributylétain a été utilisé dans de nombreuses applications industrielles (peintures antisalissures, traitement des eaux industrielles, conservation des textiles), tandis que l’octylphénol entre dans la composition des détergents, émulsifiants, encres et peintures.

Par ailleurs, des tendances décroissantes ont été clairement observées par le RNO (réseau national de l’Ifremer pour l’observation de la contamination chimique) concernant le DTT (dichloro-diphényl-trichloroéthane) dans les années 80 (interdit en 1972), le Lindane (γHCH : gamma hexachlorocyclohexane) dans les années 2000 (interdit en 1998) et les PCB (Polychlorobiphényles) réglementés en 1987. Les contaminations les plus significatives en lindane sont localisées sur le littoral finistérien. A l’inverse, des tendances croissantes semblent apparaître pour le cuivre qui pourrait retrouver une nouvelle utilisation comme substance active dans les peintures anti-salissures en remplacement du TBT, à présent interdit.

Les niveaux de contamination des coquillages par les PCB et les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) décroissent depuis le début des années 2000. Les sites de l’embouchure de l’Elorn et de la rade de Lorient, situés à proximité d’une zone portuaire, présentent les concentrations de PCB et HAP les plus élevées. Les contaminations des zones portuaires (ports de commerce, ports de pêche) par le TBT, le cuivre, les HAP et les PCB (en baisse sur la période 2007-2012), sont confirmés par le réseau national de surveillance de la qualité des eaux et des sédiments des ports maritimes (REPOM) mis en place en 1997 par le ministère du développement durable. Les activités industrielles des bassins portuaires (peintures antisalissures des navires, carénage et réparation navale) en sont les causes. Les ports de plaisance sont moins touchés.

Afin d’atteindre un bon état chimique des masses d’eau côtières et de transition, à l’horizon 2015, les états membres doivent prévenir toute dégradation supplémentaire, réduire progressivement la pollution pour les substances prioritaires et, sur le long terme, supprimer les rejets de substances dangereuses prioritaires.


Surveillance des contaminations microbiologiques

La contamination bactérienne des coquillages, mesurée par le réseau de contrôle microbiologique REMI de l’Ifremer, a pour objectif la surveillance sanitaire de l’ensemble des zones de production classées par l’administration à des fins d’exploitation professionnelle, le classement sanitaire étant du ressort de la préfecture. Le contrôle porte sur la recherche et le dénombrement des bactéries tests de contamination fécale Escherichia coli (E. coli) dans 100g de coquillages.

L’évolution des classements sanitaires des zones de production conchylicoles (élevage et gisements naturels) sur la période 1997-2007 (Figure 4), montrent globalement une forte augmentation des zones A et une réduction des zones C. Pour l'ensemble de la Bretagne, les zones A passent de 17 % à 45 % et le nombre de zones C de 19 % à 8 %. Ceci est dû à une dérive dans l'application stricte de la réglementation sanitaire. En effet, les classements figurant dans les arrêtés préfectoraux ne sont plus conformes aux résultats obtenus et à l'évaluation de la qualité des zones transmise par les laboratoires de l'Ifremer. D’autre part, le nombre total de zones de production a plus que doublé, passant de 114 à 240 (soit + 210%) de 1997 à 2007, du fait d’un morcellement excessif des zones dans les rivières et les petits estuaires, ce qui perturbe la comparaison.


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L’étude statistique de l’évolution de la qualité des zones conchylicoles faite sur 10 ans par l’Ifremer, pour la même période (1997-2007), montre que 17 zones d’élevage et de gisements naturels de coquillages ont tendance à se détériorer tandis que 6 zones seulement ont une qualité qui s’améliore, sur un total d’environ 110 zones disposant de données suffisantes. Au total, sur des données comparables, il y a peu d’évolution car près de 80% des zones de production de coquillages ont un niveau de qualité (A, B ou C) stable.

Du point de vue de la santé des consommateurs, seul un très petit nombre de zones de production sont à l’origine de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ces vingt dernières années. Il s’agit de zones des secteurs suivants : Cancale, baie de Morlaix, petite mer de Gâvres, rivières d’Etel et de Crac’h, Golfe du Morbihan. Certaines des TIAC ont pour origine des coquillages pêchés en zone interdite ou déconseillée pour la pêche de loisir. Phénomène rare, deux épidémies dues au virus de l’hépatite A, ayant pour origine la baie de Paimpol, ont été recensées (33 malades en 1999 et 108 malades en 2007).

Les sites de pêche à pied de loisir sont surveillés et classés par les délégations territoriales de l’agence régionale de santé (ARS) sur des critères adaptés du règlement pour le classement des zones de production, où ce type de pêche à pied est bien souvent pratiqué. La comparaison des classements entre les années 1998, année où la surveillance a été étendue sur l’ensemble de la Bretagne, et 2012 (Figure 5) montre une dégradation des sites de pêche à pied matérialisée par une forte diminution des zones A de 18% à 6%, une augmentation des zones B de 72% à 80% et des zones C de 10% à 14%. Les pollutions diffuses à toucher le littoral ou en fond de baie et d’estuaires ainsi que les dysfonctionnements ponctuels de réseaux d’assainissement lors d’épisodes de forte pluviométrie en sont les causes.


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La qualité des eaux de baignade : nette amélioration

Le contrôle sanitaire des eaux de baignade, effectué par les délégations territoriales de L'ARS (Agence Régionale de Santé) de mai à fin septembre, est basé sur les critères de la directive 76/160/CEE. Il porte sur la recherche et le dénombrement des bactéries tests de contamination fécale (E. coli et entérocoques intestinaux) dans 100mL d’eau. Leur présence en nombre important dans l'eau indique un niveau élevé de contamination des eaux de baignade par des eaux usées (rejets de station d’épuration, postes de relevage, réseau d’assainissement défectueux) ou des apports d’eaux contaminées via les réseaux de collecte des eaux pluviales, les fossés et les cours d’eau. Une contamination élevée traduit la présence possible de microorganismes pathogènes et un risque sanitaire accru. Le risque microbiologique associé à la baignade est lié, principalement, à la présence dans l'eau de virus et bactéries pathogènes responsables de gastroentérites et, dans une moindre mesure, d'affections respiratoires et otho-rhino-laryngées, ainsi que de dermatites. Notons cependant, que le principal risque sur le littoral concerne les noyades qui sont souvent dues à des imprudences, sans oublier l’exposition excessive et prolongée au soleil qui entraîne des brûlures de la peau et parfois des hydrocutions.

La comparaison des classements des eaux de baignade en mer entre les années 1994 et 2012 (Figure 6) montre une nette amélioration de la qualité de l’ensemble des sites de baignade du littoral breton qui se traduit par une forte augmentation des sites A (bonne qualité) de 51% à 70%, une nette réduction des sites B (qualité moyenne) de 42% à 28% et des sites C (momentanément pollué) de 7% à moins de 3%. Ceci témoigne des efforts réalisés par les collectivités locales et les services de l’état dans le domaine de l’assainissement des eaux usées sur l’ensemble du littoral, et aussi dans le contrôle de l’assainissement individuel.


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Le mode de classement basé sur la directive 76/160/CEE, effectué à l’issue de la saison estivale, a pris fin en 2012. Dorénavant, elle prendra en compte les critères de la directive 2006/7/CE, en particulier les résultats des 4 dernières saisons estivales afin d’obtenir un classement plus représentatif de la qualité des eaux, ne se limitant pas à une saison estivale. A la fin de l'année 2015, la directive fixe comme objectif d'atteindre une qualité au moins suffisante pour toutes les eaux de baignade. Pour celles classées insuffisantes, une décision de fermeture du site est prise si l’eau de baignade se maintient dans ce classement pendant cinq années consécutives.


Sources :

  • Amouroux I., C. Belin, D. Claisse, A. Daniel, E. Fleury, C. Galland-Henaff, P. Le Mao, L. Miossec, 2013. Qualité du Milieu Marin Littoral, Synthèse Nationale de la Surveillance 2012, Ifremer/Nantes, ODE/DYNECO/VIGIES/13.13
  • Amouroux I., 2008. Document de prescription "Surveillance microbiologique". Inventaire cartographique des points de prélèvements REMI et des listes de zones classées et surveillées, Ifremer/Nantes.
  • Marchand M., I. Amouroux, E. Bédier, C. Belin, D. Claisse, G. Durand & D. Soudant, 2009. Qualité du Milieu Marin Littoral - Synthèse Nationale de la Surveillance, Ifremer/Nantes, RST.DYNECO/VIGIES/09.12
  • Bilan national du réseau national de surveillance de la qualité des eaux et des sédiments des ports maritimes (RÉPOM) de 1997à 2006. Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, CETMEF/DELCE/DEML, Plouzané.
  • Bulletins régionaux et nationaux de la surveillance de l’Ifremer http://envlit.ifremer.fr/documents/bulletins
  • Etat des lieux 2013 du bassin Loire-Bretagne établi en application de la directive cadre sur l’eau. AE comité de bassin Loire-Bretagne http://www.eau-loire-bretagne.fr/sdage/sdage_2016_2021/etat_des_lieux
  • Les zones de baignade. Bilan 2012 de l’Agence régionale de santé Bretagne (ARS) http://ars.bretagne.sante.fr/Baignade.79414.0.html
  • Qualité des eaux de baignade 2012. Agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire http://www.ars.paysdelaloire.sante.fr/Eaux-de-baignade.159597.0.html
  • Réseau national de surveillance de la qualité des eaux et des sédiments dans les ports maritimes (RÉPOM): qualité des sédiments. Données 2007 – 2012, DREAL Bretagne et DREAL Pays de la Loire.
  • Surveillance du Milieu Marin : Travaux du réseau national d'observation de la qualité du milieu marin. Ifremer/Nantes, Bulletin RNO, Ed. 2006.

Sites Internet :


Conclusion : malgré tout, des raisons d’espérer

Auteur : Pierre-Yves Le Rhun

La Bretagne a été la région de France où la qualité de l’eau était la plus dégradée. Depuis une dizaine d’années la situation s’améliore nettement et elle n’est pas pire que dans d’autres régions comme la Beauce qui pratiquent une agriculture très intensive. Cependant la Bretagne s’en distingue : une dynamique y est enclenchée.

Des résultats encourageants ont été obtenus grâce à l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et aux collectivités territoriales mais aussi grâce aux efforts consentis par des agriculteurs pour limiter les apports d’azote et de phosphore et l’usage des pesticides, et par ailleurs le mouvement de conversion à l’agrobiologie s’amplifie. La forte réduction en quelques années des apports de phosphore dans les rivières est le fait d’agriculteurs de plus en plus nombreux qui, prenant conscience de son taux élevé dans leurs sols, ont lutté contre le ruissellement en évitant de laisser les champs nus en hiver, et de façon générale ont modifié leurs pratiques culturales pour limiter les pesticides et les engrais chimiques dont le phosphore. C’est un exemple qui témoigne du début d’une prise en compte de la nécessité de conjuguer agriculture et écologie.

Des améliorations des eaux littorales ont été obtenues par réduction des pollutions chimiques et organiques grâce à des stations d’épuration plus efficaces. Du coup la qualité des eaux de baignade est à un niveau satisfaisant ou très bon, ce qui constitue un grand atout pour une région de tourisme balnéaire.

L’heure est aussi à la réanimation de liens entre la campagne et la ville d’un même territoire, soit par vente directe, soit via le supermarché ou la supérette, ou encore via la restauration collective (cantines scolaires, hôpital, etc). Bref, à côté de la logique économique du marché, se développe une logique éco-territoriale qui intègre la qualité écologique et la proximité territoriale pour mieux coller à la demande croissante de la clientèle locale.

La Bretagne étant fortement exportatrice de produits alimentaires, sa clientèle étrangère est prédominante et probablement de plus en plus sensible à la qualité des conditions de production. Il est évident que les pollutions et les marées vertes vont à l’encontre de la promotion de la Bretagne et de ses produits. Il est donc impératif de les combattre dans l’intérêt général des Bretons et en particulier des éleveurs et de toute l’économie agroalimentaire, car la région est en concurrence directe avec les producteurs du nord de l’Europe qui ont pris de l’avance pour concilier production et écologie. Par exemple, les Danois et les Bavarois ont démontré que sur l’azote et les pesticides, de bonnes pratiques agricoles « peuvent être instituées efficacement » (Commissariat général au développement durable).


Sources :

  • JC Lefeuvre et N Pion, 2009 « L’eau douce en France » 116 p Editions Milan, Terre sauvage.
  • Rapport Cour des Comptes 2010, chapitre sur les instruments de financement de la gestion durable de l’eau.
  • France Nature Environnement, Enquête de 2011, « Blocages et jeu d’acteurs dans les SAGE du bassin Loire-Bretagne ».
  • Commissariat général au développement durable, Etudes et documents N°52, septembre 2011
  • Agence de l’eau Loire-Bretagne
  • R. Layadi, 2004 « La région stratège, le développement durable, un projet pour la Bretagne » Presses universitaires de Rennes Conseil scientifique de l’environnement de Bretagne (CSEB)
  • Portail de l’information environnementale (Bretagne Environnement).
  • Association Eau et Rivières. Association Bretagne Vivante
  • Presse quotidienne Ouest-France et Le Télégramme.



TIROIR : Crise de l’environnement


De l’eau « potable » à l’eau salubre

Auteur : Pierre-Yves Le Rhun, géographe, IGARUN, Université de Nantes

La qualité de l’eau destinée à l’alimentation humaine est d’une importance vitale pour l’humanité. Dans les pays disposant de moyens financiers et d’une technologie avancée, la fourniture à la population d’une eau potable est en principe assurée. Pour autant la qualité de l’eau du robinet n’est pas aussi bonne qu’elle devrait l’être et l’information des consommateurs reste lacunaire dans un domaine dont la complexité, réelle, n’est pas un obstacle insurmontable pour communiquer sur les données de base.

Dans cet esprit, des scientifiques, des juristes et des personnes qualifiées ont fondé en avril 2012 le Criieau (Comité de recherche et d’information indépendantes sur l’eau). Constatant que les normes actuellement en vigueur ne permettent pas d’apprécier l’impact sanitaire de l’eau du robinet sur la population, cette association se propose d’élaborer des normes basées sur des tests biologiques et de nouvelles méthodes d’évaluation de la qualité de l’eau du réseau. La démarche se veut rigoureusement scientifique et totalement indépendante des acteurs impliqués dans le domaine de l’eau. Elle s’accompagne d’une volonté de diffuser une information sérieuse et libre sur les eaux à usage alimentaire.


Les normes actuelles en question

En France les normes de qualité sont basées sur une soixantaine de paramètres physico-chimiques, organoleptiques et microbiologiques et elles fixent pour chacun le seuil à ne pas dépasser pour que l’eau soit déclarée potable. Cette méthode ne suffit pas à garantir la bonne qualité de l’eau alimentaire et, à la suite d’interventions de scientifiques, la commission Environnement du Conseil de l’Europe s’est saisi de la question en 2009. Parmi les arguments évoqués, on relève :

- le dépassement fréquent des seuils, le grand nombre des substances non prises en compte. Alors que dans les eaux brutes peuvent se trouver plusieurs milliers de polluants avec des différences selon les bassins versants, seulement quelques dizaines sont dosées, leur toxicité est évaluée séparément alors que peut se créer une synergie d’action entre plusieurs polluants.

- les seuils de toxicité ignorent l’effet cumulatif des faibles doses sur l’organisme humain.

Voilà ce qui motive les fondateurs du Criieau à réclamer « une analyse globale via des tests biologiques, seuls à même d’apprécier de manière fiable l’impact toxique d’une eau polluée donnée sur le vivant ».(1) Bien entendu, cela ne suffirait pas à assurer de l’eau de qualité au robinet mais cela fournirait aux gestionnaires des réseaux de distribution l’information scientifique indispensable pour progresser dans cette voie. Cette information est également nécessaire aux responsables des agences de bassin et autres acteurs concernés, notamment les élus de tous niveaux, pour améliorer l’état des eaux brutes.


La potabilisation des eaux brutes à l’usine de traitement des eaux

Le processus de traitement se déroule en plusieurs étapes :

- élimination des substances organiques par filtration sur bacs de sable, puis floculation et précipitation en utilisant des sels d’aluminium ou de fer.

- piégeage des pesticides et autres polluants sur charbon actif.

- désinfection pour éliminer les bactéries et virus pathogènes, par ozonation dans certaines usines, par le chlore dans les autres.

- réglage du PH. En Bretagne l’acidité des roches du sous-sol se transmet à l’eau naturelle, ce qui la rend agressive pour les conduites et les appareils ménagers. L’adjonction de chaux permet de neutraliser cette acidité.

- chloration finale. L’action du chlore permet d’assurer la désinfection et la protection de l’eau contre d’éventuels polluants le long des conduites du réseau de distribution, un rôle comparable aux conservateurs de produits alimentaires.

Quelle est donc la qualité réelle de l’eau à la sortie de l’usine des eaux ? A ce stade, l’eau traitée est réputée potable selon les normes en vigueur. Cette qualité est vérifiée par des analyses dont les résultats sont transmis à l’administration et portés à la connaissance des abonnés. En réalité, cette eau dite potable contient encore des polluants dont l’analyse a révélé les teneurs, mais aussi d’autres produits toxiques sur lesquels il n’existe aucune information, pas plus sur leur présence que sur leur teneur. Cependant, puisque le traitement a opéré une purification plus ou moins efficace des eaux brutes, on peut seulement espérer que les polluants clandestins ne sont plus présents qu’à faibles doses.


Un transit à risques dans le réseau de distribution

Au départ de l'usine après la chloration, l’eau n’a aucune odeur et aucun goût de chlore. et pourtant, au robinet, il se peut que la même eau sente le chlore. Dans ce cas c’est le dosage du chlore qui en est souvent la cause.

Lors de la chloration, la matière organique résiduelle est oxydée par le chlore mais il faut qu’il subsiste dans l’eau une teneur suffisante de chlore libre (environ 0,1 ppm) pour oxyder d’éventuelles substances organiques présentes dans le réseau. Si cette teneur est trop faible, l’oxydation sera incomplète et conduira à la constitution de chloramines qui sont les responsables des émanations chlorées et du goût de chlore au robinet. Lorsque la teneur s’abaisse encore plus, il risque de se former des trihalométhanes potentiellement cancérigènes. Pour éviter ces inconvénients, il faudrait augmenter la dose de chlore, ce qui est plus facile que de réduire les intrusions de matière organique dans le réseau.

D'où provient cette matière organique ? De multiples causes liées à des négligences comme un siphonnage d'eau sale chez un utilisateur lors d'une chute de pression sur le réseau (tuyau plongeant dans un réservoir pollué, etc.) ou l’intervention sur le réseau de certains plombiers qui n'effectuent pas la désinfection réglementaire au permanganate de potassium après leur intervention et qui posent des tuyaux non nettoyés.

Lors de fortes pluies, les eaux brutes sont très chargées en matière organique dont l’élimination par l'usine est momentanément insuffisante.

La présence de matière organique entraîne le développement rapide de biofilms bactériens sur la paroi interne des tuyaux du réseau public et des réseaux privés. Construits par des amibes non pathogènes, ces biofilms ne menacent pas la qualité de l’eau.

Une cause de contamination permanente provient de l’existence de bras morts. Sur chaque conduite d'eau potable se greffent les nombreux branchements des abonnés dont certains ne sont pas utilisés sur des périodes parfois longues. L'eau ainsi piégée entre le branchement et le compteur se dégrade tout en restant en contact avec la conduite au niveau du branchement. Le biofilm peut s’épaissir et des légionnelles infecter les amibes : il est prudent de purger la conduite pour disposer d’une eau saine. Cette cause de pollution pourrait être réduite en imposant aux propriétaires absentéistes de faire purger périodiquement leur conduite d'arrivée.

Lorsque l’eau du robinet a le « goût de chlore », cela signifie qu’elle ne bénéficie plus que d’une faible protection antibactérienne puisque la chloramine a un pouvoir désinfectant 25 fois inférieur à celui du chlore libre, et de plus elle ne protège pas contre les virus. On comprend dès lors le recours aux eaux de source en bouteille et aux purificateurs d’eau à domicile…

Les conditions à remplir pour fournir au robinet de l’eau salubre


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Une eau salubre se définit comme une eau consommable sans dommage sur la santé des hommes et des animaux, pour toute la durée de leur existence et pour celle de leur descendance. Le Dr Claude Danglot précise que c’est « une eau médicalement potable qui ne rend pas malades à long terme tous ceux qui la consomment ». Mettre à la disposition de la population une eau salubre doit être l’un des principaux objectifs d’une politique de santé publique, surtout devant la dramatique augmentation des cancers dont l’une des causes est l’insuffisante qualité de l’eau dite « potable ».


Pour un bon fonctionnement du processus d’élaboration de l’eau salubre, il est nécessaire de disposer d’une ressource d’eau brute de bonne qualité, ce qui passe par trois conditions majeures :

a) qu’un traitement des eaux usées, bien exécuté par des stations d’épuration, permette soit le rejet de l’eau épurée dans les rivières sans en perturber la qualité biologique, soit un recyclage.

b) que les effluents des élevages ne soient pas épandus sur les terres au-delà de leurs besoins en fertilisants pour éviter les pertes de nitrates et phosphates vers le réseau fluvial et les nappes phréatiques.

c) que les cultures ne soient plus assistées chimiquement. On doit mettre fin au recours systématique aux pesticides dont la rémanence est souvent longue et la dispersion généralisée dans l’air, le sol, les nappes, les cours d’eau. les retenues et les baies.


En Bretagne la faible capacité des nappes phréatiques oblige à barrer les rivières pour garantir la fourniture d’eau brute pendant l’été. Si elles reçoivent des eaux trop chargées en fertilisants, les retenues sont exposées au risque d’eutrophisation qui se traduit par la formation d’une énorme quantité de matière végétale. Il devient alors difficile, voire impossible, à l’usine des eaux de l’éliminer totalement, alors que c’est la condition de base d’une bonne potabilisation. D’où l’obligation d’arrêter de sur-fertiliser les champs.


Les solutions existent mais leur généralisation prendra du temps

a) les stations d’épuration n’éliminent pas les nitrates et phosphates, ni les pesticides et les produits pharmaceutiques tels que les hormones oestrogènes, des substances susceptibles même à faible dose de perturber la vie aquatique. Le lagunage, répandu en milieu rural, est plus performant mais le meilleur épurateur est la « rhizosphère » brevetée en 1974 par le Pr Kickuth et souvent utilisée en Europe mais très peu en France (cf sources). L’épuration est assurée par les racines de roseaux (phragmites). Comme la plupart des villes bretonnes sont situées en fond d’estuaire, il est possible de compléter ou remplacer la station d’épuration par une rhizosphère assez facile à insérer dans le paysage d’une ria puisqu’elle se présente comme une roselière. La qualité du traitement permet le rejet sans risque en rivière, ou un recyclage : utilisation comme eau douce industrielle, ou pour irrigation, ou encore comme eau brute pour la potabilisation.

b) les déjections animales dans les élevages industriels sont exploitables pour produire de l’énergie et un fertilisant. La fermentation de lisier et de végétaux dans un méthaniseur produit du méthane dont la combustion fournit de la chaleur ou de l’électricité. Cette solution a été massivement adoptée par les éleveurs allemands (7 000 méthaniseurs en 2012 contre 90 en France). Il a fallu attendre 2013 pour que l’Etat français lance un plan d’aides à la construction de 1 000 méthaniseurs, se montant à deux milliards d’euros de subventions et l’Union Européenne y contribuera aussi. Mais le méthaniseur n’élimine pas les fertilisants (nitrate, phosphate, potasse) qui se retrouvent donc dans le résidu de la fermentation, le « digestat », qu’il faut traiter avant épandage. Pour éviter la sur-fertilisation et les fuites de fertilisants vers les rivières et les nappes, il est impératif que les excédents d’engrais agricole issu des méthaniseurs soient exportés par les cantons de grande densité animale vers des zones intéressées par ce fertilisant. Pour réussir un tel projet il faudra que les éleveurs s’impliquent fortement.

c) la qualité de l’eau au robinet dépend au premier chef de l’état de l’environnement dans le bassin versant qui fournit les eaux brutes. Cette dépendance étroite est l’une des principales raisons qui obligent à modifier les pratiques d’un système agricole où la protection des végétaux est assurée par des pulvérisations de pesticides. Les pollutions diffuses sont impossibles à traiter au niveau de l’exploitation agricole car elles transitent hors de tout contrôle dans le bassin versant pour aboutir dans les nappes phréatiques, les rivières et la mer littorale. Il n’y a pas d’autre solution alternative que l’agrobiologie. Elle a fait ses preuves : le respect du sol et de la nature peut assurer de bons rendements et une bonne rentabilité. Mais il faudra du temps pour réussir cette révolution agricole et encore davantage pour retrouver un milieu naturel salubre : une dizaine d’années en moyenne pour les nappes phréatiques après l’abandon des pesticides.


Sources principales :

  • Yann Olivaux, La nature de l’eau, 570 p., Ed. Résurgence, 2010 (l’auteur, biophysicien de formation, est l’un des membres fondateurs du Criieau).
  • Entretien avec le Dr Claude Danglot (docteur en médecine et ingénieur hydrologue, également membre fondateur du Criieau) Le site du Criieau : www.criieau.fr
  • Le rapport Eau de boisson du WWF sur le site www.wwf.fr
  • Présentation de la rhizosphère : P.Y Le Rhun, La pollution microbienne sur le littoral breton, 7 p. Revue Penn ar Bed N°156, mars 1995 de la Société pour l’Etude et la Protection de la Nature en Bretagne « Bretagne Vivante ».



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